J’étais tranquillement en train de préparer une prochaine vidéo à caractère humoristique, lorsque je suis tombé sur ce (vieil) article sur le site de l’Humanité (« l’Huma » pour les intimes) daté de 2012. Et j’avoue ne pas avoir pu résister à la tentation de vous le reposter ici en intégralité.
L’article se voulait à l’origine très sérieux (enfin sérieux… il s’agissait quand même d’un article appelant à voter Mimolette donc « sérieux » est un qualificatif somme toute relatif) et nous expliquait les 9 raisons pour laquelle nos amis « d’extrême gauche » nous invitaient à impérativement voter François Hollande il y a quatre ans.
Sauf que quatre ans plus tard justement, l’article prend une toute nouvelle dimension humoristique tant les prédictions de nos amis journalistes subventionnés se sont avérées d’une fausseté remarquable. Et je vous le dit tout de suite, à la lecture de l’article (assez difficile au gré des fou-rires) Todd et son « Hollandisme Révolutionnaire » peuvent aller se rhabiller ! Là, on est au top du top de la naïveté (« tapinade » diront nos amis conspirationniste).
Voici donc le top 9 des raisons pour lesquelles il fallait voter François Hollande en 2012 selon « L’Huma », annotées par la rédaction de JSPC (les annotations sont en italiques)
Présidentielle: les neuf raisons de voter Hollande
Par : Sébastien Crépel, Julia Hamlaoui, Grégory Marin, Adrien Rouchaleou,
Max Staat et Maud Vergnol (NDLR : oui oui… ils se sont mis a SIX pour écrire cette m****)
Date : Vendredi, 4 Mai, 2012
Source : L’Humanité
Le second tour de la présidentielle débute ce samedi midi avec le vote des Français résidant en Asie-Pacifique. Après le débat de mercredi soir qui a tourné à l’avantage du candidat socialiste, les électeurs de gauche et de nombreux démocrates placent leurs espoirs dans sa victoire, dimanche. Le début d’une reconquête à poursuivre aux législatives.
François Hollande est confiant dans l’issue de l’élection de dimanche, même s’il prend garde à ne pas le répéter sur tous les tons. Les électeurs de gauche dans leur diversité et de nombreux démocrates le sont aussi, tant le moment n’a jamais été aussi prêt de tirer un trait sur la présidence Sarkozy, dont les cinq années leur ont paru une éternité. Mais, tout comme le candidat de la gauche, ils observent une réserve sereine mais prudente, attentifs à ne pas triompher avant d’avoir vaincu. Les déconvenues nombreuses de la gauche à l’élection présidentielle leur rappellent que rien n’est acquis d’avance, et que leur mobilisation sera la clé de la victoire.
(…)
La victoire attendue le 6 mai ne sonnera pas encore l’heure du changement espéré dans les cercles de plus en plus large des électeurs qui en appellent à une rupture franche, nette, avec la domination capitaliste. Ces électeurs se sont retrouvés dans le vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle ou ont hésité jusqu’au dernier moment avec le bulletin Hollande. Pour eux, la bataille pour mettre les exigences de gauche au premier plan continuera avec le scrutin législatif. Mais ils savent que, pour lui donner sa pleine efficacité, cela passe nécessairement par la défaite de Sarkozy et l’élection de François Hollande à l’Élysée, dimanche.
1. Une brèche possible dans l’axe d’austérité Sarkozy-Merkel
Le pacte de stabilité mis en place par Sarkozy-Merkel est dangereux pour l’avenir de l’Europe sociale. Ses objectifs : instaurer la règle d’or puis, via le mécanisme européen de stabilité, l’imposer à chaque pays, et pratiquer des coupes drastiques dans les dépenses publiques pour résorber les déficits. François Hollande s’est engagé à « renégocier » ce pacte « car personne ne peut imaginer que si la croissance n’est pas là, les objectifs posés par ce pacte pourront être atteints ». Sans conteste, la défaite de Nicolas Sarkozy, même si François Hollande ne va pas jusqu’à remettre en cause les objectifs de ce pacte, mettrait à bas l’axe Sarkozy-Merkel et ouvrirait une brèche en Europe pour que les peuples exigent une autre construction européenne.
Le Bilan : Au moins Sarkozy lui, il collaborait par conviction (pacte de stabilité). Hollande lui, c’est par contrainte. En effet, jamais la France n’a autant été a genoux devant l’Allemagne, hors période de guerre bien sûr (et encore… mais après ça va gueuler que je réhabilite Pétain). D’ailleurs, a l’époque de Sarkozy, on avait au moins un premier ministre qui tenait la route. La, on a le droit au président mou (Hollande en cosplay du Maréchal) et Valls dans le rôle d’un Pierre Laval déchainé et aux ordres. Manquerait plus que mamie Merkel ait de la moustache, et on y est. Pas sûr qu’il s’agisse de la « nouvelle construction européenne » voulue par nos amis de l’Huma.
2. En finir avec le président des riches
Jamais un quinquennat n’aura été autant marqué par l’explosion des inégalités. Après cinq ans de cadeaux aux plus riches, François Hollande affiche vouloir en finir avec la présidence du Fouquet’s. Même si son programme est loin de répondre à toutes les urgences sociales et à la nécessaire redistribution des richesses, il défend une réforme fiscale « qui refera de l’impôt le pilier de la redistribution : un impôt juste, progressif et citoyen ». Le candidat socialiste propose notamment de supprimer « les niches fiscales qui ne servent pas l’emploi » et limiter les autres à des avantages fiscaux de 10 000 euros par ménage et par an. Alors que la question des salaires aura été la grande absente des discours de François Hollande, celui-ci a commencé à évoquer la possibilité d’un « coup de pouce » à la revalorisation du Smic s’il est élu.
Le Bilan : Sarkozy était le président des riches. Hollande lui, est le président des Très Riches. Les riches « normaux » soit ils sont partis, soit ils sont devenus pauvres… En soit, c’est déjà un changement.
3. Bannir la centralisation de tous les pouvoirs
Le quinquennat s’est caractérisé par une centralisation à l’extrême des pouvoirs entre les mains de Sarkozy. Le premier ministre était un « collaborateur », le Parlement aux ordres, les collectivités locales mises sous contrôle. François Hollande a déclaré vouloir « être un président qui ne veut pas être un président qui décide de tout, chef de tout et en définitive responsable de rien ». La défaite de Sarkozy peut-être ainsi un coup d’arrêt à la présidentialisation du régime. Cela demandera, demain, de donner plus de pouvoir d’initiative au Parlement, de ne pas simplement abroger une partie de la réforme des collectivités territoriales mais sa totalité et, plus globalement, comme le propose le Front de gauche, d’aller vers une VIe République.
Le Bilan : Sous Sarkozy, le premier ministre était un « collaborateur ». Sous Hollande, c’est un « collabo » tout court. Pour le reste, c’est du pareil au même : le Parlement aux ordres, les collectivités locales mises sous contrôle, censure, surveillance massive de la population, procès politiques a répétitions, 49-3 à gogo.
4. Arrêter les surenchères avec l’extrême droite
« Je ne fais pas le siège de l’extrême droite, je n’essaie pas de prendre des thèmes, des mots, des phrases. » François Hollande a été clair, mercredi matin, sur BFMTV : élu président, il retendrait le cordon sanitaire qui a toujours existé avant Nicolas Sarkozy entre partis républicains et Front national. Après des années de drague éhontée des électeurs frontistes, conclues dans un apogée qui a vu, il y a quelques jours, l’actuel président de la République se prononcer pour la « préférence nationale », les digues sont à reconstruire. Car si la droite a longtemps prétendu que le FN posait les bonnes questions, elle n’hésite plus aujourd’hui à lui emprunter ses solutions. Le retour d’une gauche qui replacerait les idéaux de solidarité et de fraternité au cœur de la société permettrait de reprendre la bataille idéologique dominée par la droite extrême.
Le Bilan : Sarkozy avait pillé le programme du FN. Hollande lui, est son meilleur agent de promotion.
5. Vers une nouvelle démocratie sociale ?
« Sur les retraites, par exemple, il y a eu des manifestations, des protestations, mais la réforme, sans drame et surtout sans violence, a pu être adoptée et appliquée », telle est la conception du dialogue social de Nicolas Sarkozy. En cas de « blocage », le candidat UMP a annoncé qu’il passerait outre les « corps intermédiaires », fustigeant une nouvelle fois les syndicats le 1er Mai. François Hollande défend une autre conception. Même si son programme concède peu de nouveaux pouvoirs aux salariés dans l’entreprise (droit à des représentants dans les conseils d’administration et dans les comités de rémunération), le candidat socialiste s’est engagé à réunir « dès l’été 2012, une grande conférence économique et sociale », ce qui, au passage, le dispense de trop s’avancer en matière sociale. Il entend mener une « concertation » avec les partenaires sociaux avant tout examen d’une loi les concernant. Avec modification de la Constitution à la clé « pour qu’elle reconnaisse et garantisse cette nouvelle forme de démocratie sociale ».
Le Bilan : Vous aviez eut raison de mettre un point d’interrogation dans le titre le gars. On est jamais trop prudent…
6. Rassembler le peuple français
« Pendant trop d’années, les Français ont été opposés, systématiquement, les uns par rapport aux autres, divisés et donc je veux les réunir, car je considère que c’est de toutes les forces de la France dont nous avons besoin. » C’est le pendant de la bataille idéologique contre la droite et son extrême, dont les thèses se confondent désormais. En appliquant comme seule solution aux problèmes du chômage, du logement, du pouvoir d’achat, que la recherche de boucs émissaires, Nicolas Sarkozy a profondément fracturé la société : Français, riches d’un côté, immigrés, profiteurs du système de l’autre… Même le 1er mai a fait l’objet d’une véritable guerre de tranchées intellectuelle, dans laquelle il fallait se positionner dans le camp du « vrai travail », inspiré de Pétain, ou « derrière les drapeaux rouges de la CGT ».
Le Bilan : Si on est pas Charlie on fait comment ?
7. Rompre avec l’atlantisme
Les questions internationales n’ont pas été au cœur de la campagne. Les candidats se sont très peu exprimés sur le sujet. Si l’on connaît bien la vision de Sarkozy, qui, reprenant à son compte les mots du Pr Huntington, père de la théorie du choc des civilisations, avait expliqué en 2007 qu’il voulait que la France rejoigne la « famille occidentale » – c’est-à-dire le camp de l’Otan sous le leadership des États-Unis –, François Hollande en a moins dit. On sait cependant qu’il s’est prononcé pour le retrait total des troupes d’Afghanistan dès la fin de l’année, ou encore pour la reconnaissance de l’État palestinien. En 2008 il s’était aussi déclaré hostile au retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan.
Bilan : Sarkozy avait une petite tendance à se faire enc**** par les américains. Mais au moins, il semblait prendre un peu de plaisir. Hollande lui c’est la complète avec finition bouche. Même Nafissatou a pas prit aussi cher.
8. Reprendre l’offensive sur les conquêtes sociales
C’était l’objectif du quinquennat sarkozyste : « défaire méthodiquement » tous les acquis sociaux issus du CNR. Réforme des retraites, remise en cause de la Sécurité sociale, droit de grève. La liste est longue des attaques du gouvernement Fillon contre les acquis sociaux. François Hollande prévoit un retour à la retraite à 60 ans pour les Français qui ont cotisé 41 ans. Et affirme qu’il ouvrira cependant au cours de sa première année à l’Élysée « une négociation globale » pour se diriger vers un système « à la carte », dans lequel les départs à la retraite seront modulés en fonction, notamment, de la pénibilité des métiers. Sur le système de santé, il propose une sécurisation de l’accès aux soins pour tous les Français, en supprimant notamment le droit d’entrée dans le dispositif de l’aide médicale d’État.
Bilan : Est-ce utile de commenter ?
9. Après le 6 mai l’enjeu, la composition de la future Assemblée nationale
La défaite de Sarkozy et la victoire de Hollande est la première condition indispensable, mais pas suffisante, pour la mise en œuvre d’une politique de gauche. C’est le Parlement qui vote les lois, qui devra traduire la réalité du changement. Les élections législatives de juin seront donc décisives pour élire une majorité de gauche. Mais de la composition de cette majorité dépendra la nature et même l’ampleur des changements. En effet, entre le candidat du PS, qui préconise l’alternance, le changement sans rupture, et le Front de gauche qui porte une alternative et des propositions rompant avec le système actuel, les différences sont importantes. Le contenu de la politique de la future majorité de gauche sera déterminé, pour une large part, par la le nombre de députés du Front de gauche.
Bilan : La majorité de gauche, François Hollande l’a eut (et Mélenchon aussi du coup…). Sauf qu’ils ne soutiennent pas le gouvernement… Encore une victoire de connard !
Bien et riche de renseignement sur cette gauche aujourd’hui en déclin, toujours est il que 5+5 = 10 ans de foutu pour les français, j’espère que le « jamais 2 sans 3 » ne viendra aggraver la situation en 2017.